En ce moment, les auto-entrepreneurs sont vent debout contre une réforme du gouvernement : ils sont désormais éligibles à la TVA, et devront donc la facturer à leurs clients.
Je suis désolé, je vais peut-être énerver beaucoup de monde.
Je suis favorable à cette mesure. Je la soutiens de tout mon coeur.
Je suis pour la justice fiscale et sociale. Je suis pour le principe de la concurrence libre et non faussée.
Actuellement, un auto-entrepreneur paye 24,6 % de cotisations. Il ne facture pas la TVA. De mon côté, en SASU, je paye 45 % de cotisations sur mon salaire, et je dois facturer à mes clients 20% de TVA.
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Les particuliers, les collectivités et les associations ne peuvent pas la récupérer. Ce qui crée une concurrence déloyale, puisque je suis "de base" forcément bien plus cher, à prestation égale.
Le statut d'AE (auto-entrepreneur) devait être un moyen de simplifier la création d'entreprise, ce qui est une bonne chose. Il est principalement devenu un outil d'évasion fiscale et sociale : Les auto-entrepreneurs bénéficient d'avantages injustes qui leur permettent de vendre moins cher, au détriment des TPE. Résultat, au lieu d'emplois stables en CDI, générateurs de cotisations pour notre santé et nos retraites, on génère des auto-entrepreneurs précaires.
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L'uberisation de la société n'est devenue possible que par la faute du statut d'auto-entrepreneur : de nombreuses entreprises préfèrent recruter des AE corvéables à merci, payables parfois en dessous du SMIC horaire, plutôt que de recruter des salariés, ou de faire appel à une société de services classique.
Le statut d'AE est en train de créer une bombe sociale qui va nous péter à la figure dans 30 ans : tous ces AE précaires qui cotisent à peine, finiront pour la majorité d'entre eux au minimum vieillesse.
De mon point de vue, le statut d'AE a été instrumentalisé par nos politiques.
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Cela fait 30 ans que nous subissons charge sur charge contre le système social français, au prétexte de la compétitivité, sur fond de libéralisme exacerbé et mondialisé.
Dans une société où la population est majoritairement en CDI ou fonctionnaire, les syndicats sont puissants. Ils défendent leurs acquis, et les réformes ne passent pas.
Le statut d'AE a été la solution des politiques néolibérales : à défaut de pouvoir baisser le coût du travail salarié, on a fait sortir 1 million de personnes du salariat.
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1 million de personnes qui cotisent beaucoup moins, déséquilibrant le système et justifiant ainsi de le réformer. 1 million de personnes qui désormais, au lieu de se syndiquer à la CGT ou à la CFDT, se syndiquent à la CPME ou à un autre syndicat patronal. Et défendent en rang serré un même mot d'ordre : baisser les cotisations, encore et toujours, et casser le système social français toujours un peu plus.
Alors oui, je défends cette mesure. Et je milite pour l'harmonisation de tous les taux de cotisation quel que soit le statut.
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@mathieubaiget ça se défend. Le problème c'est qu'au bout du compte ce sont toujours les mêmes qui se font b..ser !
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@mathieubaiget on en revient toujours au fait qu'il faudrait différencier les vrais auto-entrepreneurs qui ont besoin de ce statut pour se lancer (pendant un temps à définir au bout duquel on peut considérer que ça n'a pas marché et qu'ils devraient essayer autre chose ?), et ceux qui sont des salariés déguisés donc à requalifier en CDI + "employeur" en redressement pour fraude à l'URSSAF.
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@dwalin_7 je pense qu'il est impossible d'avoir un niveau de contrôle suffisant. Il est plus simple de rendre la magouille obsolète en harmonisant les taux de cotisation.
Un dispositif comme l'ACRE permet déjà d'aider les gens qui se lancent en les exonérant de cotisations pendant 3 ans (avec une montée progressive des cotisations). L'avantage, c'est que l'ACRE est sous conditions, avec des contrôles. Ça permettrait d'éviter les abus.
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@mathieubaiget
l'auto-entreprenariat est un statut créé pour inscrire de façon plus populaire la libre entreprise ; dénoncé déjà à l'époque, un statut qui protège peu (simplicité, flexibilité), et notamment moins que la SASU (entrepreneuriat structuré, optimisant fiscalité et protection sociale), orientée de fait vers un milieu plus proche de la culture du privé.
rapport à la question de la justice sociale, on ne parle pas simplement de critères économiques déliés, mais de milieux sociaux probablement différenciés, de sorte que c'est aussi cela qu'il faudrait regarder pour mieux répondre à la question, en particulier avec la TVA, taxe aveugle.
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@mathieubaiget Mais je ne comprends pas : "L'associé unique d'une SASU ne peut pas être salarié de sa propre société en raison de l'absence de lien de subordination." Comment faites-vous pour vous verser un salaire ?
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@Dalipas En tant que Président de SASU fournissant un travail effectif dans mon entreprise, je suis "assimilé salarié" et peux donc tout à fait me verser un salaire. Je cotise à ce titre à la sécurité sociale et peux cotiser pour ma retraite sous réserve de me verser au moins 7000 € bruts de salaire par an.
Je ne dispose pas de la totalité des avantages d'un véritable salarié. Je n'ai pas droit au chômage, par exemple (malgré la promesse de campagne non tenue d'Emmanuel Macron).
Je peux aussi me rémunérer via des dividendes, si l'entreprise fait des bénéfices. Dans ce cas, je paie en impôts un taux plus faible que via le salaire, mais je ne cotise pas.
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@mathieubaiget L'AE non-plus n'a pas droit au chômage et a beaucoup moins de couverture sociale c'est donc par défaut d'information qu'ils choisissent ce statut d'AE plutôt que le statut de SASU ?
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@Dalipas ils choisissent le statut d'AE parce que c'est plus simple, et surtout parce que ça coûte moins cher.
C'est difficile de choisir un avantage long-terme (la retraite, par exemple) quand à court terme on a un avantage direct à choisir le statut d'AE.
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@mathieubaiget ce que ma mère appelait "voir plus loin que le bout de son nez" !!
Je confirme : Pour obtenir une retraite décente mon papa artisan a du attendre 73 ans pour prendre sa retraite. Fort heureusement il a pu en profiter un peu puisqu'il nous a quitté à 94 ans.
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@Dalipas "voir plus loin que le bout de son nez"... implique aussi d'avoir le choix.
Quand j'ai créé Ludiconcept (mon entreprise), je suis resté 5 ans sans rémunération. Ce qui aura un impact fort sur ma retraite.
Les AE ont souvent une faible rémunération au début, c'est compliqué pour eux de choisir volontairement un autre statut.
C'est pour cette raison que de mon point de vue, on ne devrait pas laisser le choix du taux de cotisation aux gens qui se lancent. Ce qui n'empêche pas par ailleurs de les accompagner au démarrage (un dispositif comme l'ACRE par exemple permet de bénéficier d'une exonération de cotisations pendant les trois premières années).
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