Vers choisis

1

Le promeneur, des mots plein la bouche, un poignard

Dans l’œil, une lame ébréchée.

Ornithologie du promeneur, Allia 1995, p. 67.

2

Enfin ! Enfin ! Te voilà venue, gaîté du troglodyte.

Enfin te voilà venue, avec l’appel du dieu grec !

Eux, et nous, Allia 1996, p. 61.

3

Votre souffle épuisé, votre cœur dans le plus grand désordre,

Le cormoran poursuit toujours la cible qu’il veut fêter.

Ornithologie du promeneur, vol. 3, Allia 1998, p. 62.

4

Voilà du monde, voilà Sangatte où je suis, que je fuis quand j’y suis.

J’y reviens, je l’écume, immobile et transi, promenant des suées.

Aujourd’hui je dors, P.O.L 2003, p. 167.

5

Le promeneur atteint, s’il brûle, brûlera,

Se dit la main touchée osant une caresse.

L’Aigle abolie, P.O.L 2005, p. 145.

6

— À le lire j’étais emplie de crainte

— Mais nous voilà pour ton bonheur

Aujourd’hui demain, P.O.L 2007, p. 57.

7

et ça nie ça ne rompt point ça enrage

entendez-vous l’envers l’ordre des choses

Aujourd’hui ou jamais, P.O.L 2009, p. 68.

8

au beau milieu de pruniers

dans le pré où je paresse

Aujourd’hui rougie, P.O.L 2010, p. 312.

9

arbres je vous rêvais plus causants

la forêt vous l’êtes toute nue

Aujourd’hui tome [Gudrum, Gudrum] deux, P.O.L 2012, p. 177.

10

mais enfin puisque à voir leurs vies salies salées

que liront-ils où boire à larmes ravalées

Dorman, P.O.L 2014, p. 309.

11

partant la joie revient des abbesses ensoleillées

revenu partant de tout et de rien

Mes langues ocelles, P.O.L 2016, p. 309.

12

de l’eau grise emplit les fossés à l’abri des remparts

un martin tire sa droite envol bleu vert métallique

L’Île lisible, P.O.L. 2018, p. 79.

13

le mot s’échappe

en vois-tu la queue

Ni, Pontcerq 2020, p. 143.