« On en fait que pour les cyclistes », « On construit des pistes partout », « Les cyclistes roulent que sur les trottoirs », « Les [même ?] grillent les feux rouges »… Autant de phrases que l’on entend au quotidien – chacun son métier – et qui cachent une diversité de situations. Petit tour d’horizon des aménagements cyclables en 2024 :
Gestionnaire : « On vous fait confiance. Faites pas de bêtises, bande de chenapans ».
Cycliste : « Pitié, j’espère que tu me vois, me roule pas dessus ».
Automobiliste : « Y a le bon et le mauvais automobiliste. Le mauvais il voit du bitume, il accélère… »
Peu chère et réalisable par un enfant (pour peu que l’on ferme les yeux sur la qualité), la peinture est l’aménagement préféré des gestionnaires. Beaucoup moins par les cyclistes… et sans surprise ceux qu’acceptent (parce qu’il faudrait leur demander la permission) le mieux les automobilistes. On retrouve dans cette catégorie les pictogrammes, les CVCB, les vélorues, les sas vélo… tant d’aménagements dont le bénéfice sécuritaire pour les cyclistes repose sur le bon vouloir des automobilistes – et à voir, ça ne court pas les rues.
Zone de rencontre : à vélo tout roule, mais en dessous de 20 km/h.
Comme un air de tranquilité là où la vitesse est adaptée à celle du cycliste. Même pas besoin de pousser l’assistance électrique jusqu’à son maximum (25 km.h⁻¹, au delà on sort de la catégorie assistance).
Aire piétonne : à vélo ça roule, mais à allure du pas.
À ne pas confondre avec la zone de rencontre, comme le fait Besançon sur le pont Battant (Faudrait penser à retirer ce B55 qui fait tâche). Ici ça se déplace eee~ncore plus lentement. Combien ? Personne ne sait vraiment. Mais on s’en fout, c’est pas des automobilistes, ils ont qu’à se débrouiller.
Voie verte : Mes petits passages secrets, partagés avec les piétons. Un peu de calme à l’écart des axes routiers bruyants et pollués.
Du moins en théorie, en pratique c’est comme « pour faire un bon riz ». Vous prenez un trottoir, deux paires de panneaux C115/C116, et hop ! Ça fait une super voie verte où les piétons râlent, les cyclistes aussi, et peut-être même qu’il y a la place pour que les automobilistes se garent.
« Panonceaux d’autorisation conditionnelle de franchissement pour cycles » (sic) : Au feu rouge, je m’arrête… sauf quand je peux me contenter de céder le passage. Parfait pour semer des automobilistes un peu trop proches de mon arrière-train.
Évidemment, sans aménagement qui permette d’accéder au feu, et tant que remonter une file est interdit, les cyclistes restent à faire la queue comme tout le monde…
Quand un aménagement cyclable traverse la chaussée, collé à un passage piéton, je respecte le feu (des piétons) ! Des gestionnaires soulignent cela avec l’installation de feux R12m. En absence de feu, j’ai tout autant la priorité de traversée qu’un piéton. Attention par contre, s’il n’y a pas d’espace cycliste matérialisé au sol, alors il faut mettre pied à terre (R412-34). Ouf, Besançon est bonne élève à ce sujet !
Bande ou piste cyclable : Mon petit havre de paix dans la jungle urbaine. Pas de piétons pour limiter ma progression, et aucune pression d’automobilistes… pour peu qu’on ne vienne pas y stationner.
Attention au piège de la bidirectionnelle. Par souci d’espace, il se peut qu’elle ait remplacé le trottoir d’un côté de la rue. Dès lors, et favorisé par les voies vertes un peu partout, il faut s’attendre à y voir pas mal de piétons.
Aménagement cyclable obligatoire (impliqant que les autres ne le sont pas) ! Espérons qu’elle aille vers ma destination…
« Débrouillez vous, faites comme vous voulez, c’est pas nos affaires. Le vélo c’est pour la balade du dimanche. »
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