"Or est-il qu'aujourd'hui les Français ont tant étrangé l'écriture, en une grande partie de vocables, de l'usage de parler : tant par une superfluité de lettres que par la confusion de leur puissance (comme autrefois je vous l'ai assez montré) qu'il n'est possible de dresser sur elle aucune façon de grammaire que ce ne fût à notre confusion. Car qui sera l'homme au monde qui ne m'estime bien inconsidéré, si je viens à dire (comme la raison de la prononciation me forcerait) qu'en notre langue, "s" ne doit pas être prononcée en "beste", "feste" et "traystre", là où elle le doit être en "pȩste", "rȩste", "triste", et que "i", "n" ne doivent pas être proférées en "formoient" là où nous les devons prononcer en "moien" ni semblablement "l" en "veult", [alors] que "deult" requiert être prononcé ? Et ainsi d'autres infinis vocables ? Quelle raison saurions-nous mettre en avant pour couvrir cette grande bêtise et sotte opiniâtreté ? Sinon que nous recourrions soudain à la franchise commune des ânes, alléguant que c'est l'usage qui est une vraie couverture d'un sac mouillé." (Meigret, "Traité de la grammaire françoise", 1550)
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