Le mois dernier, après une semaine de lecture assez intensive, j'ai enfin terminé « Le maître des illusions » de l'Américaine Donna Tartt, un pavé de près de 800 pages (2600 selon ma liseuse).
Il ne servira à rien d'en faire un résumé ou une description, le web regorgeant d'informations à son sujet, mais on peut tout de même indiquer que c'est une sorte de roman policier inversé, où on connaît la victime et les coupables, mais pas le mobile ni le dénouement.
J'ai particulièrement apprécié les descriptions imagées et le parti pris esthétique et psychologique de cette écrivaine, sa façon de présenter au travers de son narrateur les différents méandres de l'âme humaine.
À contrario le roman a aussi les défauts de ses qualités et la narration s'enlise parfois dans beaucoup de passages anecdotiques sans grands intérêts ou qui traînent en longueur (la soirée avant l'enterrement, leurs disputes et beuveries incessantes...).
Ça reste malgré tout un excellent ouvrage, que l'on finit par dévorer car on a envie de savoir comment va se terminer toute cette folie, et également parce que ce fourmillement de détails fait que l'on finit par endosser d'autres vies au travers de cette immersion profonde dans ce groupe d'amis atypiques, en cela c'est une réussite.
Donna Tartt, avec son physique d'actrice de série américaine, son regard fascinant ainsi que sa vie semble-t-il éloigné des mondanités et des médias, cultive soigneusement un mystère qu'elle instille ensuite dans ses rares romans.
Je peux ainsi comprendre que ce livre et son auteur figurent parmi les préférés de certains lecteurs, même si cela ne sera finalement pas le cas pour moi. Quoi qu'il en soit cette lecture restera une expérience marquante, tellement marquante que je suis en train de lire son troisième roman, « Le chardonneret », écrit 20 ans plus tard, l'auteur ne publiant qu'un livre tous les 10 ans environ. À ce rythme le prochain ne devrait pas tarder à sortir, et d'ailleurs il devrait même déjà être là.
Pour en revenir au « chardonneret », bien que le thème ne semble pas passionnant de prime abord (un jeune garçon déboussolé par la mort de sa mère, le passage vers l'âge adulte), là aussi le traitement de la narration est tellement exceptionnel qu'il est difficile de décrocher de sa lecture. Il ne se passe pourtant pas grand chose, et je peux comprendre que ce roman puisse être tombé des mains de certains lecteurs, surtout qu'il est encore plus imposant que « le maître des illusions », avec un poids plus conséquent (près de 1300 pages selon l'éditeur, 3600 selon ma liseuse), mais il y a une manière d'écrire qui transcende d'une certaine manière le prosaïsme du thème, tout comme dans l'autre roman mentionné plus haut, on se sent complètement aspiré dans la tête du personnage principal, qui là aussi est narré à la première personne.
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